DIALOGUE PARIS-NICE -1-

NG : Bon courage à Nice ! J’ai vécu l’après attentat à Paris en novembre avec la foule qui panique – – – enfin c’est aussi ça qui réveille — Juste après cet attentat le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et immédiatement assigné les écologistes à résidence — La c’est du même ordre !

Alessio : Ici à Nice on tient, malgré un nombre hallucinant d’auto-sabordages et de tentatives d’arrêter le mouvement de l’intérieur ! J’ai eu la chance de ne pas voir l’attentat et je me préserve, c’est du poison pur !
Pour l’instant on tient : on se restructure (on récupère la comm avec l’extérieur, vu que c’est nous qui occupons la place tous les soirs)

NG : Vous vous réunissez tous les jours à Nice ? Ca me parait une très bonne réponse au Chaos ! Le simple fait de ne pas s enfermer avec la télé et autres ordis et de parler à tous est en soit une révolution ! surtout après un attentat !

Alessio : On ne s’est jamais arrêté depuis le premier jour (notre premier jour: le 8 avril 2016) – et ici à Nice on a dû batailler à mort. Une majorité de « nuit debout » voulait qu’on s’arrête et qu’on existe virtuellement, en toute modestie, je me suis opposé à ça 🙂

NG : Oui j ai entendu ce discours aussi à Paris (soyons efficace et retournons derrière nos ordis!) C’est à contre sens justement de l’ouverture et de plus les deux sont complémentaires . C’est vrai que parfois les gens sont excédés par le nombre de mecs défoncés qui arrachent le micro pour dire n’importe quoi sur la place! 🙂
Il y a un coté cour des miracles !

Alessio : Chez nous aussi, mais la vraie raison c’est la paresse, je crois (la paresse des soi-disant militant(e)s)
De tous les niçois nuit debout, je suis le seul qui s’est fait casser la gueule le 20 mai, (roué de coups, nez fracturé) par un sale type, un dealer poly-tox qui se la joue psychotique (apparemment indic chez les flics) . J’ai porté plainte : j’attends toujours la confrontation (je suis content d’avoir survécu, je pensais y laisser les plumes)
Donc: elles/ils m’emmerdent à me parler de la dangerosité de la place !
Enfin, il y a un noyau de gens très bien chez nous aussi !

NG : – ILS – font tout pour stopper le mouvement : les médias ont ordre de ne plus en parler / les grévistes sont remplacés par des boites de sous traitance payées au black  / les actions ne sont pas relayées par la presse etc / et il y a actuellement des perquisitions chez les gens « qui ont trop manifestés  » ! (manifester est un droit fondamental !)

Alessio : Nuit debout c’est certes éphémère (imprévisible), mais super important. Plein de gens, prétendument militants, ne l’ont manifestement pas encore compris !

NG : il faut du temps : je n’ai même pas encore parlé à toutes les personnes impliquées sur la place après 3 mois ! Déjà se connaitre pour avoir confiance et pouvoir faire ensemble ! Il y a par ex l’idée d’ouvrir un squat ND : ça serait bien pour cet hiver d’avoir un lieu commun où on pourrait accueillir aussi . C’est un projet qui m intéresse vraiment dans l’idée de durer et ça serait bien aussi pour voir le genre d’auto-organisation qu’on peut mettre en place – – –

Alessio : Oui, il faut du temps, c’est un marathon très long (dans le meilleur des cas). A Nice c’est plus facile de résister l’hiver (le soir). Cela dit en avril on se les pelait. En même temps, je suppose que c’est important d’être aussi un peu polycéphale (histoire de mieux résister aux attaques qui pourraient venir). Avoir plusieurs centres : éviter qu’il suffise de « décapiter » Paris pour que tout le mouvement s’effondre. Pour Paris, un squat est probablement très important pour l’hiver – – –

NG : Yes ! mais même à paris il y a beaucoup de directions différentes et donc de centres et de groupes différents et puis il y a Paris et la Banlieue c’est déjà énorme. Les ZAD sont aussi essentielles comme la bataille qui se joue à Bures ou à NDDL . C’est un maillage costaud de super activistes prêts à se battre

Alessio : Oui, on m’avait proposé d’aller à NDDL, mais je ne quitte pas la place (pour l’instant) !

NG : Avec ce qui se passe à Nice, ça a plus de sens que jamais de garder la place !

Alessio : Oui. c’est clair, mais peu de gens ici semble le percevoir ! Pour l’instant j’essaie (avec d’autres) de fortifier Nice, puis on verra.

La tragédie nous offre un pouvoir symbolique énorme, à nous ND .

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